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29 novembre 2005 2 29 /11 /novembre /2005 18:23

L’unique 45 tours (le lecteur attentif saisira la magie contaminée par l’adjectif « unique ») de The Living Children présente en face A un honnête mid-tempo plagié sur le riff de « Smokestack lightning ». La face B, en revanche, vient d’un autre flacon, millésimé teenage trauma 66 : guitares blafardes prostrées sous un néon, percussion minimale et noyée dans le brouillard, voix blanche de forêt boréale.

Mais la caractéristique du genre que la chanson pousse plus loin que jamais, c’est une chaleur paradoxale : le motif bavard, presque enjoué, de basse, offrant une alternative à la rythmique « travaux forcés » habituelle, les voix entrelacées autour d’une dernière chandelle, Byrds d’après la catastrophe… ces éléments moins coutumiers nous autorisent à avancer cette affirmation : « Now it’s over » est une chanson heureuse, à des kilomètres de la béatitude imbécile des crasseux de san francisco ; Elle met en situation un stoïcisme élégamment bouleversant. « When the day is through you’ll be glad it’s over » : il ne s’agit pas ici d’une satisfaction mais d’un soulagement, la perte d’un fardeau plutôt qu’un pas de plus vers la bonhomie et le ventre.

La chaleur de cette chanson est celle de la nuit, la nuit au cours de laquelle, comme le rappellent les paroles, on a besoin d’être quelqu’un : la plénitude du désespoir n’est pas offerte à n’importe qui. The Living Children, derrière leurs allures d’ectoplasmes sans visage, incarnent à merveille cette sensualité des dernières minutes.

The Living Children - Now it's over

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commentaires

C
I'm ready to shit on your face, motherfucker.
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F
Are U ready fi fi clash ?<br /> Are U really ready ?<br /> We gonna crash the PAT !
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