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21 décembre 2007 5 21 /12 /décembre /2007 13:27

Christmas Present !

The Ohio Mix !!!

Click here to download !!!

Sonny Flaharty & The Mark V - For all of us

The Bare Facts - Bad part of town

The Outsiders - I'll give you time

Bittersweets - The hurtin' kind

The Centrees - She's good for me

Jerry & The Others - Don't cry to me

The Chylds - Hey girl

The Panicks - You're my baby

Shepherd's Heard - I know

The New Breeds - Girl in love

Fortels - She

N. Patrick Williams - Tears I cried for you

Eye Zooms - She's gone

Us Too Group - I'll leave you cryin'

The Outcasts - Loving you sometimes

Pictorian Skiffuls - In a while

Sonny Flaharty & The Mark V - Hey conductor

The Motions - Land beyond the moon

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16 décembre 2007 7 16 /12 /décembre /2007 12:24

Moody Heaven part one : Upbeat killers

 

Pour la première émission de ce triptyque consacré à la nuance moody, Nos héros s'attelèrent à la tâche avec ferveur, jusqu'à l'extinction de leurs voix. Quel sacrifice de soi ! Et ça ne fait que commencer.

Tormentors "She's gone"

Brim-Stonz Ltd "You'll be mine"

Sonny Villegas "I cry"

The Enfields "She already has somebody"

The Gestures "It seems to me"

Nameless "Life"

The Cordials "Misery"

The Skunks "A girl like you"

Shaynes "From my window"

The Grodes "What they say about love"

The Renegades "She's your find"

The Ascots "Summer days"

The Golliwogs "Walking on the water"

The Sims Twins "I've got to win your love (for me)"

Z.Z. Hill "What more"

Tan Geers "Let my heart and soul be free"

Gene Chandler "In my body's house"

The M.H. Royals "Old town"

The Excentrics "What can I do what can I say"

Mixed Emotions "Can't you stop it now ?"

The Prodigal "You got me"

The Wig/Wags "I'm on my way down the road"

Buck Rogers Movement "Baby come on"

Gregory & The Velvet Illusions "Mini Shimmy"

Us Too Group "I'll leave you crying"

Everpresent Fulness "The rovin' kind"

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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 19:54

Il existait en 1965 un groupe majeur nommé The Bad Seeds, à Corpus Christi, Texas. Après s’être épuisé à jouer pour des southerners hostiles dans les minuscules Kingsville, McAllen, Beeville ou Rockdale, le groupe se sépara et leur chanteur, Mike Taylor, enregistra une poignée de titres proprement magiques, accompagné de membres des Zakary Thaks, sous le nom de Michael.

Voici pour le factuel. Maintenant, alors que je découvre, émerveillé, ces quelques faces que je ne soupçonnais pas d’exister en cet automne qu’est la charnière 1966-1967, je mesure la distance qui sépare le chanteur de son premier groupe, parangon du trauma adolescent, mais je saisis bien vite qu’il y a continuité et non rupture. Le trauma en question est ici en passe de devenir adulte, c’est-à-dire non pas de disparaître, mais de se résorber dans une vie qu’on a finalement accepté qu’on nous impose.

Dès les premiers arpèges de guitare de « Gotta make my heart turn away » qui tombent, beaux et tranquilles, comme des flocons sur le paysage miniature d’une boule à neige, on sait qu’on va être à l’abri de la tourmente chez cette chanson. Cet émouvant hiver d’Épinal connaît son climax juste après que Mike Taylor a chuchoté la phrase clef de la chanson : Just one smile from you / will take away the blue from my heart. S’ensuit alors une envolée rêveuse qui pourrait évoquer les sommets de The Dovers à la nuance près qu’on est ici à l’intérieur. Alors que le céleste groupe de Tim Granada évolue dans des hauteurs où la moindre bouffée d’air est pur cristal, le groupe de Michael regarde ce ciel d’une fenêtre embuée, au chaud alors que l’herbe est givrée dehors, avec l’air à moitié endormi et béat de celui qui attend que l’autre moitié vienne frapper à la porte.

            L’autre chanson renversante, « I’m nobody’s man » ajoute à la chaleur de la précédente une sensualité facétieuse dont on ne trouve l’équivalent, toutes proportions gardées, que chez les plus discrets félins de la soul comme Al Green. Alors on comprend la raison de ce sobriquet qui ne consiste qu’en le prénom du chanteur, de surcroît des plus communs qui soit : Michael c’est à la fois l’ami d’enfance qui n’a pas quitté la ville natale, mais c’est aussi le mari de la dernière chance et finalement celui avec qui on construira sa vie, parce qu’il faut bien vivre avec quelqu’un, comme à partir d’un certain âge on ne subit plus ces rêves d’une beauté de foudre mais on doit les construire tout en les faisant. Michael c’est ce beau-père tendre qu’on est finalement heureux de voir jouer sur la pelouse avec nos enfants alors que commence à s’estomper le souvenir de leur père qu’on a tant aimé mais qui s’est avéré être un salopard. Michael, derrière ses apparences de square qui s’est à peine plus affirmé, est un guérisseur et nous avons plus que jamais besoin de lui.

Michael - Gotta make my heart turn away

Michael - I'm nobody's man

Michael - People Sec. IV

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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 20:13

Bijoux

C'est sans vulgarité ni affectation de luxe que nos sublimes héros accomplirent leur tâche ce soir-ci. Eux qui méritent de mourir dans la plus luxueuse des Rolls Royce parlèrent avec simplicité et pontifièrent avec chaleur.

Phrase de la semaine : "Il prête le flanc à la critique, mais il lui rendra ! Hohohohohoho." (Mermouch)

The Blue Things "Silver and gold"

Johnny Lion & The Jumping Jewels "I wanna dance with you"

Ardels "Piece of jewelry"

The Scarlet Henchmen "Crystal palace"

New Colony Six "Accept my ring"

Diamond Joe "Hurry back to me"

Ruby Johnson "I'll run your hurt away'"

The Opals "I'm so afraid"

The Crystals "In the morning"

Jades "Come back"

Jades "I cried"

Jades "Please come back"

Willie & The Walkers "Diamonds and gold"

The Daily Flash "Jack O' Diamonds"

The Grains Of Sand "Golden apples of the sun"

The Talismen "Glitter & gold"

The Talismen "She was good"

Bobby Womack "Ruby Dean"

The Gems "I'll be there"

Fred Williams & The Jewels "Tell her"

Steely Dan "Green earrings"

The Black Diamonds "See the way"

Golden Earrings "That day"

Shags "Ring around the rosie"

Jackie De Shannon "Crystal clear"

David John & The Mood "Diggin' for gold"

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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 19:54

On peut littéralement enlever des chansons, les arracher à la terre, au soleil, les soutirer aux cactus, et même à un chien, les extorquer à l’amour – évidemment malheureux – d’une femme, les dédier à sa parenté, ses enfants… Je veux dire : Partir du Crée – inachevé – et en quelque sorte le louer mais peut-être aussi, surtout, le parer d’un vêtement d’images. Images toutes naturelles, humaines, aux auditeurs, bref images où l’on a pied, où l’on se reflète. Et c’est fort rassurant et beau d’avoir pied quelque part, où l’on communie, l’on pleure, l’on respire mieux. Alors, c’est inévitable, certains destins d’hommes n’ont pas la chance de louer, de remercier, d’aimer, et je veux voir dans I’m a young man d’Eddie & Ernie. (1965. Eastern Records.), une toute autre expression du genre au cours de laquelle une chanson ne s’appuie sur rien, n’enlève ni ne prélève rien à personne, mais sacrément va s’élever du néant et lui rendre d’un manière imparable son excommunication, lui crier son désir. Quant à moi, j’avouerai que pour en parler, les images me seront d’un grand secours. Sinon, quels mots nous resteraient-il après une telle traversée ?

 

En effet, il ne faut pas moins de douze mesures et sept phrases à Eddie & Ernie pour plonger I’m a young man dans une détresse nouée, serrée, parfaitement close, une ténèbre insurmontable. Ecoutons les. Un piano est là qui entonne une mélodie grave et comme flottante, allongée, ponctuée d’une basse poisseuse, trempée sous une valse de pluie que maintient une cymbale. Puis les murmures voluptueux, inauguraux, des chanteurs, muent pour dire ceci qui est simple et intolérable :

 

I’m a young man I need some love

 

I’m a young man I need some love

 

Help me Somebody

 

I’m a young man I need some love

 

Baby

 

I’m a young man I need some love

 

There's one more thing I want to  say

 

Et là, à peine cinquante secondes sont passées… Moi je suis à terre. Mais j’imagine très bien l’océan poisseux où flotte leur nef perdue. Et ces deux là, éclairés à la leur d’une lampe tempête sous l’averse et la nuit, n’ont hélas que ces mots à dire, à déplorer de ne pouvoir les dire à personne, sinon Quelqu’un. Ce terrible Somebody impersonnel, inconnu… Et s’il n’existait pas ? Je dois dire que si ce premier passage n’était pas prolongé d’une minute trente supplémentaire de musique, je saurai dire à mon tour : Ça y est, c’est la fin ! Le chant du cygne ! Le désespoir est entré net et sans retour. Inaltérable. Seulement voilà, (bien que la suite des paroles perpétue ce registre, l’achevant presque à coup de terribles I want to be kissed and I want to be missed, le justifiant d’un non moins terrible I travel all around the mountain, and i travelled all around the rain and sea, still i need some love) soudain, des voix d’Eddie & Ernie s’échappe une ascension aiguë, inattendue qui, comme les vents déchirent les toitures, font crisser les enceintes, affolent les aiguilles des potentiomètres, transpercent les oreilles et le cœur, comme si leur propos dits avec une élégance magistrale quand il aurait pu, dû être hurlés, avaient atteint leur destinataire. Quel qu’il soit. Et cette inoubliable ascension a lieu deux fois. Une première pour se relever, une deuxième pour faire trembler l’enceinte et peut-être même le fameux Somebody.

 

Evidemment, si l’océan – que j’imagine – qui porte leur nef désespérée peut symboliser les remous sans fonds de leur détresse, la détresse si belle, injuste et incompréhensible du jeune homme sans amour, les voix, elles, verticales soudain, sont de grands courants aériens, de ceux qui balayent les nuages, dissipent une pluie, font frémir l’aube, cette aube qui tarde tant à venir. Et je veux voir dans I’m a young man l’une des seules chansons, à ma connaissance, qui ai soutenu une telle réponse capable d’éclater dans les hauteurs, comme de la lumière. Partis des montagnes, du désert, de rien, n’ayant rien, n’étant plus rien, jetés à la mer, là où les images de Géricault avec son Radeau de la méduse, d’Evariste Luminais avec les Enervés de Jumièges maintiennent encore la détresse des condamnés dans l’obscurité, Eddie & Ernie, eux, en 1965 avec leur seules voix, atteignait à coup sûr un cœur en pleurs, celui de Somebody, le mien, le vôtre à présent. Et ils eurent beaucoup d’enfants.

Eddie & Ernie - I'm a young man

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2 décembre 2007 7 02 /12 /décembre /2007 20:03

Miniatures

Emission sublime, ouatée comme le plus beau rêve où le bonheur s'enlace. Sred Sweign le bienheureux fut d'une verve ourlante, et Mermouch le grand dans un mood étonnament paternel. Merci.

Phrase de la semaine : "Intime est le bon verbe" (Sred Sweign le bienheureux)

The Beach Boys "Wake the world"

Chick Lewis "North wind"

Mark Douglas "There's something I got to say"

The Blue Rondos "What can I do"

The Honeycombs "I can tell (something's up)"

The Forsaken "She's alright"

New Colony Six "Last nite"

The Lee VI's "Pictures on my shelf"

Roks "Transparent day"

The Impressions "Isle of the sirens"

Moovers "Someone to fulfill my need"

Irma Thomas "Two winters long"

Marion Black "Who knows"

Sagittarius "Lonely girl"

Goldebriars "Haïku"

Tommy Roe "Melancholy mood"

The Music Machine "Discrepancy (demo version)"

Bobby Fuller "My true love"

Everly Bros "Take a message to Mary"

The Troggs "We waited for someone"

Fox & The Huntah's "Funny kinda day"

Montage "Grand pianist"

Hogarth "Suzie's getting married"

Michael "Gotta make my heart turn away"

The Mystery Trend "There it happened again"

? & The Mysterians "Love me baby"

Magic Sounds "Love can be so fine"

Fabulous Royals "She told me"

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28 novembre 2007 3 28 /11 /novembre /2007 13:22

 

La voir en plus grand ici

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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 19:16

Rétrospective Psycho-géographique

Mermouch après la cérémonie

Chancellors "Journey"

- Phoenix (AZ) :

Mile Ends "Bring'em on in"

Bittersweet "She treats me bad"

Phil & The Frantics "Till you get what you want"

Wild Flowers "On a day like today"

The Topsy Turbys "Snake woman"

- Grand Rapids (MI) :

Renegades "Ravin' blue"

The Quests "Scream loud"

Ray Hummel III "Gentle rain"

The Pedestrians "Think twice"

Minutemen "Another day with me"

- Rhode Island :

Spectrum "I was a fool"

The Others "I can't stand this love, goodbye"

The Shyres "Where is love"

The Uncalled For "Get out of the way"

The Cowsills "All I wanta be is me"

- San Jose (CA) :

The Brogues "But now i find"

The Mourning Reign "Satisfaction Guaranteed"

Syndicate Of Sound "That kind of man"

Family Tree "Live your own life"

The Chocolate Watch Band "Don't need your lovin'"

- Rochester (NY) :

Cavemen "All about love"

The Charles "Motorcycle"

The Young Tyrants "She ain't got the right"

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18 novembre 2007 7 18 /11 /novembre /2007 18:49

Anglophilie

 

 Fin de l'entreprise Mermouchienne ! Mercredi prochain, rétrospective et cotillons. Bravo les mecs.

Phrase de la semaine : "Je pense que l'auditeur le comprendra, on ne peut pas écrire des chansons en en parlant franchement dans les yeux à zyeux la personne ou à l'état à qui on devait dire des choses." (Sred illuminé)

The Liverpools "Soho"

The Carnabeats "Chu ! Chu ! Chu !"

House Of Lords "(This is my) last stand)"

The Scotsmen "Beer but blues"

The Great Scots "Honey & wine"

Sir Winston & The Commons "We're gonna love"

Sir Henry & his Butlers "Jenny take a ride"

Sir Walter Raleigh "Tomorrow's gonna be another day"

Sirs "Help me"

The Palace Guards "Greed"

The U.S. Brittons "I'll show you a man"

English Settlers "It shouldn't happen to a dog"

The Fewdle Lords "I know"

The Paupers "Tudor Impressions"

London Phogg "The time to come"

Disraeli "Spinnin' round"

The Canterbury Music Festival "Angelina"

The Twiliters "The girl form Liverpool"

The Outsiders "The guy with the long Liverpool hair"

London Taxi "Feelin' down"

London Knights "Go to him"

Count Five "Double decker bus"

Uder Mermouch a attribué à l'état du Wyoming un indice de 2.1 sur l'échelle Psycho-Batave

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17 novembre 2007 6 17 /11 /novembre /2007 11:28

Nous ne détaillerons pas – mais y échouerons comme on s’échoue sous la chanson – la genèse chaotique et géographiquement étirée du Flying Burrito Brothers, cela reviendrait pour solde de tout compte à expliquer comment de père et mère nous sommes la somme malade et irréductible,  circonscrite à sa mémoire tiraillée. Néanmoins, du former band éclos vers 1967 à Boston, nous retiendrons une ombre bicéphale composée des visages de Gram Parsons et Chris Hillman  dont la chanson Dark end of the street fait figure de proue. La proue sirénienne d’un navire jetée en reflet sur l’écume.

 

Il se creuse, à écouter Dark end of the street, non pas une énigme mais des trous noirs. Et qui dissimulent une lignée de couples sombres : Romantiques. Interdits. Paranoïaques. Scandaleux. Comme il y a eu des couples infernaux dans la littérature, dans des bourgades, des quartiers, des maisons. Et c’est ici, dans ce trou noir que s’est terré le couple indescriptible dont il est question le temps de cette chanson : Quelqu’un caresse et chante tout bas. Parle puis geint à quelqu’un d’autre en face, leur amour. Un amour interdit qui pourtant a lieu, la nuit, au bout de la rue, dans l’obscurité, où les néons n’éclairent plus. Et les amants de mystifier cette liaison.

 

Quelle est elle ? Nous le sentons, un rituel passionné, des retrouvailles dangereuses, une sexualité vécue dehors. Une communauté austère qui regarde autour par les œillères des commandements  menace son avènement au grand jour. Qui sont-ils, ces amants ? Nous n’en savons rien. Ils ne sont rien. Rien que l’amour, anonyme. Secret. Interdit. Et alors ? Alors il nous faudra peut-être nous projeter pendant le déroulement des couplets, nous remettre - ou nous démettre - à la place de l’émetteur – cette voix qui avertit – et reconnaître en son destinataire – celle qui écoute et acquiesce – la personne qui nous a été confisquée. Et là est une beauté immense. Elle ne plaide aucune cause. Incestueuse, pédéraste, adultère, extra raciale, envers et contre tout dogme… qu’importe, le vol est là. Vol du You and me, ses ponctualités, sa persuasion douce, son anonymat, ses rendez-vous. At the dark end of the street n’envie aucune autre forme d’amour. Il sera chatié : We’ll have to pay for the love that we stole. Il y a ce dialogue voluptueux des voix. Le lead et les backing vocals assemblés. Chaque parole lorsqu’elle se termine est reprise par une guitare qui a autant à dire, et les deux d’avancer ainsi, l’un après l’autre dans l’obscurité. Jusqu’au jour. Où l’interdit réinstaure entre les deux amants l’anonymat. Voici les arcanes de cette fugue. Mais, à y réfléchir, des arcanes évidentes.

           

            Creusons. Dark end of the street dans son lancinement, sa verve a quelque chose de beaucoup plus fantomatique qu’il n’y paraît. Lors du dernier couplet if you take a walk downtown / and find some took to look around / if you should see and I walk on by / oh darling please don’t cry on assiste à cette éventualité : celle que ce couple secret, dans cette ville qui les sépare le jour, est contraint à jouer la comédie s’il advient que les amants aient à se croiser. La comédie ou être surpris, dévoilé, humilié ou condamné, à mort, au grand jour. Et là est à chacun des amants un pli à prendre, une gestuelle à dissimuler. Des larmes à contenir. Or, dans le temps de cette chanson qui nous étrangle, c’est davantage que la tristesse, la comédie, la mort qui attend ces deux amants, c’est – qui a plus large envergure et qui les recouvre tous – l’aura noire de la séparation… Tout amour est voué à la séparation. Que l’aimé(e) vous délaisse pour un(e) autre, qu’il meurt, qu’il voyage loin de vous et longtemps, qu’il cesse même de vous aimer est c’est la naissance d’un fantôme : d’une rêverie brune, parfois percée d’azur, où les corps séparés s’appellent au travers l’au-delà des cartes, ou s’ignorent, peut-être ne s’approchent, ne se croisent même plus jamais. Cela d’ailleurs que les villes portent de plus fort en leurs rues : l’espoir au détour d’une rue qu’adviennent des retrouvailles, une rencontre. Et alors c’est la langoureuse distorsion que le temps vous fiche en plein cœur : l’attente. Et l’attente est nourricière de telles chansons. Quand le fantôme, lui est éternel, demeure en vous. Je ne connais pas d’autre chanson qui ait aussi furtivement posé dans une poignée de notes et d’accords, la solitude des amants, leur joie, leurs gloussements, qu’une lucidité inexprimable fait agir à l’envers du monde, au bout d’une rue sans lueurs, à bouffer puis apprendre les restes de la séparation et d’avoir l’audace de la chanter en même temps que de copuler.

The Flying Burrito Brothers - Dark end of the street

 

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